Ceci n’est pas un article de propagande pour faire l’éloge de République Française, ni un article écrit avec une arme de services secrets sur la tempe, des précisions nécessaires pour les fadas complotistes. Cet éditorial est un hommage lucide à la République Française car il faut le souligner, après une prise de hauteur de quelques mois et le lancement de PAK FM, je peux dire avec assurance que la République Française n’a pas démérité.
“La France tu l’aimes ou tu la quitte”, “Pakatou” ou “Pak Pak” c’était autant de slogans ou noms d’oiseaux qui m’avaient éloigné de la France, un pays qui m’a beaucoup donné : la chance d’étudier dans de bonnes conditions, monter l’ascenseur social même si j’ai parfois dû emprunter les escaliers, m’exprimer librement sans craindre d’être kidnappé par les services secrets. Si j’avais grandit au Pakistan, j’aurais fabriqué des briques sous un soleil ardent, je n’aurais aucun droit et j’aurais vécu sous un régime très franchement autoritaire où les voix dissonantes sont muselées.
Liberté ! Liberté Chérie, je chante aujourd’hui ce refrain après avoir ausculté le système politique du Pakistan et m’être fait une idée de sa toxicité pour l’écrasante majorité qui ne fait pas partie de l’élite privilégiée. Cette liberté est un rêve inachevé pour les Pakistanais qui vivent dans une prison à ciel ouvert. Le Pakistanais que je suis ayant vécu quasiment toute sa vie en France, voit d’un œil critique tout ce qui s’y déroule et je vois les évènements via le prisme de l’école républicaine.
Pour exemple, dans les cours d’Histoire on nous enseignait les ressorts de la propagande stalinienne sous l’ère soviétique. Quel ne fut pas mon étonnement lorsque j’ai vu les portraits de Généraux et en particulier celui du Chef des Armées diffusés dans les médias de masse comme s’il était le messi salvateur, le “petit père du Peuple pakistanais”. Et c’est ainsi que j’ai compris que nous avions au Pakistan affaire à un problème bien plus profond qui a miné systématiquement les voix démocratiques pakistanaises.
Bien sûr, l’armée joue son rôle de protecteur des frontières mais pourraient-elle s’occuper exclusivement de celles-ci et laisser les civils gérer les affaires du pays? Le Peuple Pakistanais étouffe de tous ces cirques politiques cruels qui se répètent comme un disque rayé depuis des décennies. En fin de compte les mêmes profitent, se remplissent les poches et se font la malle. L’idéologie du Pakistan a peut-être aidé le peuple à être indépendant mais le prix à payer pour les citoyens ordinaires est conséquent.
En attendant que le Pakistan devienne un jour une contrée un peu plus humaniste, je célèbre la France belle de sa culture et des ses splendides paysages, je célèbre les Français, un peuple humaniste et accueillant. Enfin, je célèbre la République Française, une proposition de vie en société que j’embrasse aujourd’hui du tréfonds de mon cœur.
