Aujourd’hui je vous fait part d’une partie du cheminement qui m’a conduit à m’intéresser plus au Pakistan plutôt qu’à la France.
Dans ma jeunesse en France je me souviens avoir souvent entendu des quolibets de certains camarades de classe du type “pakatou”, “pakpak” ou “marron chaud” et je n’y accordais guère d’importance.
“Paak” en ourdou a une connotation positive qui fait référence à la pureté. En revanche, les termes mentionnés plus haut sont défavorablement connus pour leur connotation péjorative à l’égard des personnes ayant des origines en provenance du sous-continent indien (Pakistan, Inde, Bangladesh).
Lors des études supérieures beaucoup de portes se sont fermées et des rêves se sont soldés en désillusions. En effet, il n’était pas possible de travailler pour certains secteurs d’activité car fermés aux personnes d’origine pakistanaises car disait-on que le Pakistan ne faisait pas partie des pays amis de la France.
Le Pakistan est une République dite islamique (bien que dans les faits cela soit discutable à bien des égards) et certaines personnes ont une fâcheuse tendance à mélanger les genres. Ainsi, une fois j’ai entendu certains me traiter d’ “islamiste” car au cours d’un échange j’avais émis une opposition aux taux d’intérêts dans les emprunts bancaires. Au fardeau de la “pakistanophobie” s’ajoutait le fardeau d’une certaine idée de l’islamophobie.
J’ai fait l’école de la République sans broncher et je refusais de croire au racisme. Mais voyez-vous quand on vous fait comprendre qu’être pakistanais ferme des portes dans le monde professionnel sur certains secteurs d’activités alors que vous souhaitez contribuer à des projets passionnants vous vous remettez en question et devez sans cesse revoir votre projet professionnel.
Dos au mur, avec pakistanais inscrit sur mon front, avais-je raisonnablement d’autres choix que le repli dans mes origines pakistanaises ?
