France-Pakistan, le désamour ? (Éditorial)

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Que ce soit en France ou au Pakistan les propositions politiques font vraisemblablement de plus en plus dans la surenchère. Analyse Pak FM.

En France, la dernière décennie a été marquée par le choc des odieux attentats du 13 Novembre dont le procès se déroule actuellement. Les politiques français ne pouvaient rester dans l’immobilisme, les majorités qui se sont succédées ont fait le choix du tour de vis sécuritaire. Des réponses ont été apportées en renforçant l’arsenal juridique et des moyens toujours plus conséquents accordés aux services de sécurité pour faire face à une menace protéiforme. Tout cela accompagné d’une réaffirmation identitaire.

La France défend corps et âmes ses principes républicains bon gré mal gré. Elle s’est retrouvée entre le marteau des libres penseurs de journaux comme Charlie Hebdo pour le moins irrévérencieux envers les hommes de religion et la faucille des fondamentalistes qui honnissent un tel manque de respect. C’est du blasphème dont s’est nourrit le jeune parti politique TLP (Tehreek e Labbaik Pakistan) qui est allé jusqu’à demander l’expulsion de l’Ambassadeur de France au Pakistan. Un temps interdit, le TLP revient sur le devant de la scène suite à des négociations entre les dirigeants du parti et le gouvernement d’Imran Khan.

Le TLP connaît un réel engouement dans les couches sociales désœuvrées de la société pakistanaise qui se sentent abandonnées dans une économie en berne et une inflation galopante dans un contexte de crise sanitaire. Sans conteste, le développement de ce jeune parti a favorisé le sentiment anti France. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Rappelons que la France a fait parti des premiers pays dits “non Musulmans” à reconnaître la République Islamique et l’histoire des relations commerciales est riche de contrats.

France-Pakistan, le désamour?

Évoquer les relations entre la France et le Pakistan n’aurait aucun sens si l’on ne s’intéresse pas à la relation idyllique récente entre la France et l’Inde cimentée par de faramineux contrats militaires. Le Président Français Emmanuel Macron considère le controversé Premier Ministre Indien nationaliste comme son frère. Il est dès lors permis de douter des réelles intentions de certains pays occidentaux qui s’immiscent de plus en plus dans la région stratégique de “l’Indo-Pacifique”. Le complexe militaro-industriel français poursuit quant à lui son incursion dans la région après avoir scellé la vente de Rafale aux Émirats.

Soutenir l’Inde de M. Modi militairement alors que le Jammu et Cachemire est occupé par des centaines de milliers de soldats indiens qui se privent guère de commettre des atrocités envers les Cachemiriens envoi un signe fort des alliances que cette nouvelle France scelle. Il est regrettable que le Pays des Lumières et de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen flirt de plus en plus avec les extrémismes teintés de xénophobies rappelant les heures les plus sombres de ce grand pays qu’est la France.